La venue à Madagascar de la Directrice de la DFAE (Direction des Français de l’Etranger au ministère de l’Europe et des affaires étrangères) du 4 au 7 mars 2024 fut l’occasion de faire un point sur l’état de notre dispositif. Cette lettre présente aux autorités et à la communauté ma perception de la situation de notre fonctionnement administratif et communautaire.
S’agissant des points à améliorer
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La communication entre élus et autorités. Nous n’avons pas de point régulier ni avec le Consulat général, ni avec l’Ambassade. Beaucoup d’informations nous parviennent par des canaux annexes (bouche-à- oreilles, presse, réseaux sociaux…). Aucun point d’information n’est fait sur l’enseignement français du réseau AEFE ni sur le dispositif de diffusion culturelle. Je propose qu’une rencontre trimestrielle sur ces sujets soit instaurée pour permettre aux élus d’être informés.
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Le fonctionnement du Conseil consulaire. L’existence d’une majorité (3 élus de la même liste sur 4 élus) qui décide sans partage créé une situation tendue et conflictuelle permanente, la minorité que je représente n’ayant pas vocation à un rôle de faire valoir. L’absence de recherche de consensus nuit à la qualité des travaux. Pour éviter que les situations de majorité absolue ne dérapent vers l’abus de pouvoir et le clientélisme, il est indispensable d’avoir plus de transparence. Les décisions doivent indiquer clairement par écrit dans les PV la position des autres membres du Conseil Consulaire, les débats doivent y être résumés de façon plus explicite. Les PV doivent être publies sur le site du consulat dans des délais raisonnables, accompagnés d’une information active auprès de la communauté française. L’actuel mode de communication est quasi « clandestin ».
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L’insuffisance de personnel concernant les services consulaires créé des déséquilibres importants dans le traitement des dossiers et dans les délais des prises de rendez-vous. Le recours à des missionnaires venant de Paris pour quelques mois pour résorber les retards s’inscrit dans les causes de ces distorsions.
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Le dispositif des visas est une préoccupation sur deux points : le « problème TLS contact», officine qui bénéficie d’une délégation de service public mais qui exerce son activité dans un cadre commercial. Cette recherche du profit sur les demandeurs est problématique et mérite plus d’attention et d’encadrement de la part des services consulaires. Deuxième point problématique, le taux de refus de visas qui atteint un niveau excessif (autour de 30%), situation qui ternit l’image de la France à Madagascar.
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Le STAFE (Soutien au Tissu Associatif Français à l’Etranger) ne fonctionne pas : rejet par la commission parisienne de 80% des dossiers retenus par le Conseil consulaire, aucune information n’est fournie sur les causes du rejet ni au niveau des demandeurs ni à celui du Conseil consulaire. Conséquence : une raréfaction des demandes, les associations n’ayant plus de motivation dans un tel contexte. Dispositif à réformer.
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Plafonner et contrôler les dépenses de campagne pour les élections des Conseillers représentant les Français résidents à l’Etranger. La disparité de moyens observée entre les candidats lors du dernier scrutin à Madagascar n’est pas conforme à notre équité républicaine. La loi est à réviser.
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Donner aux Conseillers les moyens d’exercer leur mandat, l’actuelle indemnité attribuée aux élus frise l’indigence.
S’agissant des points positifs
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La disponibilité et l’implication du personnel et de l’équipe du Consulat général avec laquelle les relations de travail sont de qualité, nonobstant quelques incidents dont les enseignements sauront être tirés.
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Le réseau des OLES, le Centre médico-social et le service social du Consulat général qui forment un ensemble homogène et complémentaire qui fonctionne bien. L’effort de dotation en subvention auprès des OLES est apprécié, et très utile dans un pays ou une partie de notre communauté est fortement paupérisée.
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Le réseau des Consuls honoraires est un précieux prolongement du Consulat général dans les provinces dans un pays où les axes de communication sont peu entretenus et où moins de 20% des personnes ont une connexion internet.