délivrance de visas et ses « conséquences politiques » sur l’image de la France et sa relation avec les pays africains. Madagascar n’échappe pas à cette problématique.
Ce rapport parlementaire épingle sans ménagement les officines comme TLS contact à Tananarive, officine chargée de réceptionner les dossiers de demandes et de restituer les documents. Celles-ci sont accusées de « mercantilisme excessif », le demandeur apparaissant comme « un mouton à tondre ».
Avec « Français du Monde Madagascar », je reçois de nombreux demandeurs déboutés. Il convient de préciser d’entrée que les refus sont quasiment du pour l’essentiel à une mauvaise instruction du dossier. TLS n’ayant pas mission de conseils mais seulement d’enregistrement, le demandeur n’a aucun contact avec le décideur qui est un agent du service des visas du Consulat. Cette « déshumanisation » de la procédure est la cause centrale des refus, l’agent du Consulat statuant sur pièces. Le système est porteur de ses échecs. Il n’y a aucune raison de le voir s’améliorer dans le contexte présent.
Devant cette situation, j’ai saisi le 22 novembre dernier l’Ambassadeur de France à Madagascar. Vous trouverez ci-dessous un extrait de ce courrier que je rends public.
Jean-Daniel CHAOUI
Conseiller élu représentant les Français de Madagascar
Extrait :
S’agissant de la délivrance des visas à Madagascar, la publication du rapport d’information sur les relations entre la France et l’Afrique des deux parlementaires M. BRUNO FUCHS ET MME MICHÈLE TABAROT, a fait l’objet d’un débat hier à l’Assemblée Nationale française. Ce débat et ce rapport ont mobilisé mon intérêt dans le contexte de la situation locale malgache.
Je retiens les éléments suivants qui illustrent la problématique des visas.
« La politique des visas menée par la France et la question des laissez-passer consulaires, sont plus que des irritants majeurs de la relation entre les populations d’Afrique et notre pays : elles sont contre-productives. S’agissant des visas, il existe, en effet, une contradiction certaine entre les injonctions à développer des projets toujours plus inclusifs et ouverts aux sociétés civiles, chercheurs, artistes du continent africain, et les barrières existantes à leur mobilité vers la France. De nombreuses expériences malheureuses, absurdes et humiliantes ont ainsi été rapportées : refus de visas sans justifications, délais de réponses extrêmement longs…
Les démarches pour obtenir un visa sont longues, complexes et de plus en plus déléguées à des plateformes d’entreprises privées auxquelles nombre de consulats, dépassés par les demandes, ont sous-traité la gestion : celles-ci sont souvent perçues par les populations locales comme une contrainte supplémentaire, allongeant excessivement la liste des pièces à fournir requises et faisant l’objet, pour certaines, à tort ou à raison, de soupçons de corruption…
Lors de la conférence des ambassadrices et des ambassadeurs du 28 août 2023, le président de la République a reconnu que le système de délivrance des visas actuel manquait d’efficacité et concourrait trop souvent à pénaliser les familles et les talents nourrissant positivement la relation bilatérale sans parvenir à lutter efficacement contre l’immigration illégale et les réseaux de passeurs. »
FdMM, sur cette problématique, a une expertise solide. Cela fait quinze ans que nous recevons des demandeurs pour des Conseils. Deux situations m’interpellent dans le cadre de mon mandat : celui des visas « famille de Français » et celui des « visas pour étude », particulièrement ceux concernant les titulaires d’un baccalauréat français. FdMM souhaite faire des propositions et travailler avec le Consulat pour améliorer la situation présente.
Comme souligné dans le rapport parlementaire, le rôle de l’officine TLS Contact à Tananarive questionne très sérieusement : trop de plaintes, trop de disfonctionnement, trop de mercantilisme. Le sujet est devenu sérieux. J’ai alerté à de nombreuses reprises le Consulat général sans avoir, à ce stade, de réponses et d’explications satisfaisantes. En qualité de Conseiller élu, je souhaite l’ouverture d’un dialogue sur ce dernier sujet.